Lorsque l’arthrose de hanche a dégradé l’articulation et la limitation de la mobilité est importante l’option de la chirurgie se pose. Le but de l’opération est le soulagement de la douleur, la récupération des mobilités et la reprise normale de la marche.

La mise en place de la prothèse peut également être décidée suite à une fracture du col fémoral. Cela arrive plus souvent chez les personnes âgées car leurs os deviennent fragiles.

Le but de la prothèse totale de la hanche est d’enlever les zones d’os et de cartilage qui sont usées, et de les remplacer par des pièces artificielles ayant les mêmes formes.

PRISE EN CHARGE EN KINÉSITHÉRAPIE

La rééducation commence dès le lendemain de l’opération. Le but principal sera de lutter contre la sidération des muscles Quadriceps et Moyen Fessier et obtenir le verrouillage actif du muscle Quadriceps, afin de reprendre la marche et les activités de la vie courante le plus vite possible.

Le kinésithérapeute vous aidera lors de votre premier lever, et vous ferez quelques pas avec l’aide des cannes. Par le biais d’exercices, on visera à renforcer vos muscles de la cuisse afin de reprendre vos activités en toute sécurité. Le périmètre de marche augmentera progressivement chaque jour.

Dans une deuxième phase, le kinésithérapeute visera à récupérer progressivement les amplitudes articulaires, éviter des adhérences de la cicatrice et retrouver une marche physiologique sans cannes. Il faudra travailler également l’équilibre et la proprioception du membre inférieur opéré. On réalisera un travail musculaire plus poussé dès que la douleur ne sera plus présente.

Comme dans le cas de la prothèse de hanche, la prothèse du genou permet de reconstituer une articulation usée par l’arthrose ou un traumatisme.

Lorsque l’arthrose est trop handicapante dans les activités quotidiennes, la pose d’une prothèse (totale ou unicompartimentale) devient nécessaire afin d’améliorer la fonction du genou et la qualité de vie du patient.

Au moment de la chirurgie, le médecin orthopédiste doit sectionner des portions d’os et inciser certains muscles (tendon du quadriceps). C’est pourquoi, le lendemain on observe un gonflement (œdème) et un hématome, plus ou moins importants selon les cas, qui peut être douloureux.

Les patients restent entre 3 et 5 jours hospitalisés.

La rééducation débute dès le lendemain de l’opération. L’objectif sera de lutter contre la sidération du Quadriceps et obtenir suffisamment de mobilité articulaire dans le genou (lutte contre le flexum). Il faut également retrouver la force et l’endurance des muscles, pour reprendre la marche et les activités de la vie courante le plus vite possible.

Avec le kinésithérapeute vous ferez le premier lever et les premier pas à l’aide des cannes. Des exercices de renforcement permettent de récupérer la force du quadriceps, des ischio-jambiers et du mollet. Le périmètre de marche augmentera progressivement chaque jour. L’utilisation d’un arthromoteur durant les jours d’hospitalisation peut être très utile. Cet appareil permet de travailler la flexion-extension du genou confortablement installé au lit.

Il n’y a pas de mouvements interdits, seule la douleur va nous limiter certains mouvements.

A la sortie de l’hôpital ou la clinique, la rééducation continue soit en centre de rééducation, soit à domicile ou dans un cabinet de kinésithérapie.

Le but dans cette période sera d’obtenir un genou non douloureux, avec une bonne extension et une flexion supérieure à 90°, indispensable pour avoir une marche physiologique et pouvoir monter et descendre les escaliers.

Il faudra récupérer les amplitudes articulaires et travailler la force musculaire d’une manière progressive. On visera également à libérer des adhérences et travailler la cicatrice et, si l’œdème est encore important, on va aider à le drainer (drainage, massage, cryothérapie).

Le patient pourra reprendre doucement ses activités quotidiennes.

Les techniques chirurgicales de ligamentoplastie du genou consistent à utiliser les propres tendons du patient pour réparer le ligament abîmé (autogreffe). Il s’agit plus fréquemment du ligament antérieur (LCA) que du ligament croisé postérieur (LCP). Actuellement l’opération se fait souvent en ambulatoire et la rééducation débute le jour même de l’intervention ou le lendemain.

PRISE EN CHARGE EN KINÉSITHÉRAPIE

La rééducation est bien protocolisée et se décompose en trois phases principales :

  • Phase initiale, du 1er jour post-opératoire à la reprise des activités quotidiennes normales vers la 6ème semaine : Ici, la rééducation doit être douce et prudente, donnant priorité à la cicatrisation, au verrouillage du genou, à la mobilité, tout en prévenant les troubles trophiques et en permettant la reprise de l’appui et de la marche.
  • Phase de préparation à l’activité sportive jusqu’au 4ème mois : Le travail musculaire va être intensifié en fonction du type de transplant utilisé et on introduit des exercices dits proprioceptifs, afin de remettre le genou en situation réelle.
  • Phase de réathlétisation jusqu’au 6 / 7ème mois : La rééducation est dynamique avec renforcement musculaire en endurance et en puissance avec travail proprioceptif dynamique. Secondairement, début de réinsertion physique et sportive progressive (reprise de l’entraînement sportif après le 6ème mois selon le sport pratiqué).

Une prothèse d’épaule peut être posée à la suite d’une fracture de l’épaule, en cas de douleurs invalidantes en lien avec l’arthrose ou de rupture massive et irréparable de la coiffe des rotateurs.

La particularité de la prothèse d’épaule inversée est qu’elle inverse l’anatomie naturelle de l’épaule :

  • la tête humérale de forme arrondie est remplacée par une cupule de forme concave
  • la glène de l’omoplate de forme concave est remplacée par un implant glénoïdien en forme de sphère

L’objectif des prothèses d’épaule inversée est d’obtenir une élévation de l’épaule grâce exclusivement au deltoïde.

Le programme de rééducation privilégie la récupération globale du membre et non la récupération analytique. Une attention particulière doit être apportée à la cicatrisation du deltoïde qui est le muscle moteur de cette épaule.

PRISE EN CHARGE EN KINÉSITHÉRAPIE

La rééducation, d’une durée approximative de 3 mois, se déroule en 3 étapes :

Phase du postopératoire immédiat : le bras est immobilisé par une attelle au corps pendant 21 jours environ.

La priorité sera la lutte contre la douleur et la récupération des amplitudes. Mobilisation de toutes les articulations formant le complexe articulaire de l’épaule. Il est également important de mobiliser le coude et le poignet, qui peuvent se raidir lors de l’immobilisation. Les rotations sont à éviter surtout la rotation interne.

Phase de réveil musculaire du 21ème au 45ème jour: le kiné débute un travail musculaire en demandant au patient d’accompagner la mobilisation (actif-aide), et en travaillant l’exécution de gestes fonctionnels (main/bouche, main/tête, etc …) en respectant la douleur.

Phase de renforcement musculaire et consolidation à partir du 45ème jour: Intensification des exercices de musculation, notamment des rotateurs internes et externes, et mises en situation de la vie quotidienne.

Source

Y. ROUXEL, G. ARMENGAUD. Rééducation d’un patient opéré d’une prothèse totale de hanche : apport de la voie antérieure et de la planifi cation 3D au scanner. Kinésithér Scient 2015;567:5-19

Caton J, Papin P. Typologie et épidémiologie des prothèses totales de hanches en France. e-mémoires de l’Académie Nationale de Chirurgie, 2012. 11(2): 1-7

Genêt F, Gouin F, Coudeyre E, Revel M, Rannou F. Intérêt d’une prescription de kinésithérapie ambulatoire à la sortie du service de chirurgie après la pose d’une prothèse totale de hanche ? Élaborations de recommandations françaises pour la pratique clinique. Ann Readapt Med Phys 2007;50:769-75.

Matsoukis F. Analyse des effets de deux protocoles de rééducation sur les paramètres posturaux de patient ayant bénéficié d’une arthroplastie totale de hanche par voie mini-invasive antéro-latérale (MKDE). Paris : IFMK Saint-Michel, 2016.

Genêt F, Gouin F, Coudeyre E, Revel M, Rannoou F. Intérêt d’une prescription de kinésithérapie ambulatoire à la sortie du service de chirurgie après la pose d’une prothèse totale de hanche ou de genou ? Élaboration de recommandations françaises pour la pratique clinique. Ann Readapt Med Phys 2007;50:769-75.

HAS. Critères de suivi en rééducation et d’orientation en ambulatoire ou en SSR. Après arthroplastie totale du genou. Janvier 2008. Lien URL : Rééducation genou PTG – Recommandations (has-sante.fr)

BENOIST M. Généralité sur l’arthrose. Kiné scientifique, juillet 2009, n°502, p19-23

Coudeyre E., Jardin C., Givron P., Ribinik P., Revel M., Rannou F. Quel est l’intérêt d’une rééducation avant la pose d’une prothèse totale de hanche ou de genou ? Élaborations de recommandations françaises pour la pratique clinique. Ann. Réadapt. Med. Phys 2007 ; 50 :179-188.

Critères de prise en charge en MPR, groupe Rhône Alpes et FEDMER décembre 2008. http://www.sofmer.com/download/sofmer/criteres_pec_mpr_1208.pdf

HAS. Critères de suivi en rééducation et d’orientation en ambulatoire ou en soins de suite ou de réadaptation Après chirurgie des ruptures de coiffe et arthroplasties d’épaule. Argumentaire. Janvier 2008. Lien URL : Rééducation épaule – Argumentaire (has-sante.fr)

Xhardez X , Beck P , Theys S , Beget F , Moraine H , et al. Vademecum de Kinésithérapie et de Rééducation Fonctionnelle. 5th ed. Paris: Maloine; 2007.

Quesnot A, Chanussot JC. Rééducation de l’appareil locomoteur. Tome 2 : Membre supérieur Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson; 2008.